Un produit MOOM acheté c’est un arbre planté

Reforest’Action intervient en Haïti depuis 2014 et après avoir planté du noyer maya, nous finançons actuellement un projet de plantation et de valorisation du cacao biologique dans le sud d’Haïti.

Les jeunes cacaoyers financés sont distribués par notre partenaire Kaléos, entreprise sociale franco-haïtienne, aux producteurs des départements de la Grand’Anse et des Nippes.

Les revenus équitables fourniront aux producteurs les moyens durables de faire vivre leur famille et scolariser leurs enfants. Ils les détournent par ailleurs de l’idée de couper des arbres pour produire du charbon de bois, principale cause de la déforestation dans le pays.

Historique des parcelles d’Haïti

En 1920, 60% du territoire haïtien était tapissé de forêts, contre seulement 2% aujourd’hui. Ce qui classe Haïti parmi les 30 pays les moins boisés au monde. Le recul massif du couvert forestier s’explique essentiellement par la production de charbon de bois qui constitue la première source d’énergie des populations. Sur place, le déboisement est lourd de conséquences. Il entraîne l’érosion des sols, la baisse de productivité des terres arables, l’accentuation des sécheresses et au final la désertification qui elle-même accroît la pression sur les arbres encore sur pied.

Lorsque le 4 octobre 2016, l’ouragan Matthew a balayé la bande sud d’Haïti, la violence des vents a engendré des dommages considérables sur l’écosystème forestier et les cultures. Selon le bilan établi par les autorités, 90% des arbres furent détruits, et près de 80% des récoltes ont été perdues dans la zone touchée. La situation est d’autant plus préoccupante que ces régions constituent le grenier d’Haïti et alimentent notamment en fruits et légumes la capitale Port-au-Prince.

Afin d’aider les populations locales et inscrire cette plantation dans la durée, Reforest’Action entend déployer les activités suivantes : plantation d’un million d’arbres, renforcement et développement de filières d’essences fruitières, et sensibilisation en milieu scolaire aux rôles de l’arbre. Un quatrième volet dédié à la communication sera également déployé dans l’optique de valoriser le projet à travers les régions d’intervention et tout Haïti.

Le projet de plantation à Haïti

En plantant principalement des cacaoyers en plus de quelques manguiers, du fouen, de l’avocatier ou encore le citron vert, ce projet permet de relancer l’économie locale.

Se distinguant des circuits traditionnels, la filière de production et d’exportation de cacao biologique que nous soutenons via Kaléos consiste à fournir gratuitement des plants de cacaoyers à des producteurs de la Grand’Anse et des Nippes pour qu’ils les plantent sur leur terrain puis de racheter les fèves des arbres une fois mature à un prix certifié équitable, avant de les faire fermenter et de les sécher pour les revendre en bout de chaine directement sur le marché international, sans intermédiaire. Ce projet devra donc permettre de démultiplier à grande échelle la fourniture de revenus durables aux producteurs du Sud d’Haïti. Ces revenus contribueront à détourner les producteurs de l’idée :

  • de production de charbon de bois, 1ère cause de déforestation en Haïti ;
  • d’exode rural vers la capitale Port-au-Prince.

De plus, sur le million d’arbres que nous comptons planter, 981 730 plants seront distribués à 5330 producteurs répartis sur les 9 sites d’intervention. En égard au fait qu’une famille paysanne haïtienne compte, en moyenne, 4,5 enfants, les revenus issus de la valorisation des arbres bénéficieront à près de 25 000 personnes directement. Plus largement, c’est toute l’économie rurale locale qui profitera des retombées indirectes du projet.

De plus la dimension éducative du projet vise à faire participer le public scolaire au reboisement afin de sensibiliser les élèves aux bénéfices de l’arbre dans leur vie et de faire en sorte que demain, ils soient les premiers défenseurs et ambassadeurs de la forêt. Pour ce faire, une partie des élèves de 9 établissements primaires et secondaires des Cayes seront sélectionnés et porteront le projet tout au long de l’année.

Une pépinière pédagogique sera installée dans les lycées, collèges ou écoles. Les élèves y feront germer 10% du total des 2030 arbres que recevra chaque établissement. Les 90% des plants restants qui seront remis aux élèves dans le cadre du programme éducatif proviendront de pépinières professionnelles.

Description du milieu proche de la plantation

Le projet d’Haïti maillera 9 localités du département du Sud d’Haïti ayant été sévèrement affectés par l’ouragan Matthew. Le climat est tropical et la saison des pluies s’étend d’avril à juin puis d’octobre à novembre. Cependant avec le réchauffement climatique, les précipitations baissent depuis 1980, mais elles deviennent de plus en plus brutales avec des inondations, causées par une terre durcie par la sécheresse et par le lessivement des sols et l’érosion due en majeure partie à la disparition de la forêt, qui va devenir rapidement boueuse.

Les périodes de pluie et les périodes de forte chaleur provoquent une grande érosion des sols causant régulièrement des glissements de terrain ou des éboulements qui souvent peuvent être meurtriers.

Le projet se situe sur la pointe sud d’Haïti non loin du Parc national de Macaya. Alors que la forêt haïtienne est en danger le parc national protège la forêt tropicale humide. Au sein de ce parc la végétation est luxuriante dans cette forêt de nuage qui entoure ce massif montagneux. Le parc Macaya constitue pour Haïti et les caraïbes l’une des plus importantes espaces de conservation de la biodiversité

Cacao biologique et revenus équitables

Les revenus issus du cacao biologique améliorent durablement les conditions de vie familiale et la sécurité alimentaire. L’argent contribue en outre à financer les frais de scolarité et le matériel éducatif des enfants. Le projet favorise ainsi le maintien des populations dans leur région et lutte ainsi contre l’exode rural vers Port-au-Prince.

Préservation de l’environnement

En détournant les cultivateurs de la production de charbon de bois grâce aux revenus équitables issus du cacao biologique, le projet contribue également à lutter contre la déforestation. A l’échelle locale, le reboisement réduit les risques de glissement de terrain et d’assèchement des sols et rivières autant qu’il favorise la préservation de la biodiversité locale. A l’échelle planétaire, les arbres plantés participent à la lutte contre le changement climatique grâce au CO2 qu’ils séquestrent.

Sensibilisation scolaire

Dans le cadre d’une démarche de sensibilisation des jeunes aux enjeux et bénéfices de l’arbre et de la forêt, plusieurs centaines de lycéens reçoivent chaque année des jeunes cacaoyers qu’ils plantent dans les parcelles familiales. L’entretien de leurs arbres, suivi par le comité de pilotage de leur lycée, leur permet d’obtenir des points sur le bulletin scolaire. Après quelques années, les revenus issus du cacao vendu les aideront à financer leurs études.